La légende de Saint Nicolas
Saint Nicolas, évêque de Myre et Saint Patron des enfants
C'est de la religion chrétienne que nous vient la légende de Saint Nicolas. Évêque de Myre ayant vécu aux 3eme et 4eme siècles, Saint Nicolas serait mort un 6 décembre, date choisie par la suite pour sa commémoration. En tant qu'évêque, Saint Nicolas est représenté vêtu d'une chasuble mauve ou rouge et portant une mitre ainsi qu'une crosse épiscopale. Il dégage une image de bienfaisance et de sagesse, renforcée par son grand âge symbolisé par sa longue barbe blanche. Ses nombreuses qualités lui valent d'inspirer un grand respect, lié à une image moins bonhomme que celle de son héritier, le débonnaire Père Noël. On dit que dans la nuit du 5 au 6 décembre, il fait le tour des villes sur son âne, auquel on offre parfois une carotte et distribue des friandises aux enfants : le fameux pain d'épice de la forme du Saint Évêque bien sûr, remplacé ensuite par du chocolat, mais aussi des speculoos en Belgique ou des noix et des oranges en Autriche. En Lorraine, Saint Nicolas est resté très populaire : il est d'ailleurs le Saint-Patron de la région et pendant longtemps sa fête était plus importante pour les lorrains que celle de Noël !
Saint Nicolas, bienfaiteur et faiseur de miracles
L'image de bienfaiteur de Saint Nicolas est fortement liée à sa légende, qui rapporte plusieurs anecdotes témoignant de sa grande générosité. Ainsi, par exemple, à un homme endetté qui allait se voir obligé de vendre ses trois filles en esclavage, il fit don de la somme nécessaire pour rembourser ses dettes et payer les dots de ses filles. Mais la plus célèbre histoire de Saint Nicolas est celle qui lui attribue un miracle. Trois enfants qui s'étaient perdus demandèrent l'hospitalité à un boucher. Celui-ci les accueillit, mais les tua dans leur sommeil avant de les découper en morceaux et les placer en salaison ! Sept ans plus tard, Saint Nicolas vint également demander l'hospitalité au boucher et insista pour manger le petit-salé préparé à l'époque par ce dernier. Terrorisé, le boucher s'enfuit, tandis que Saint Nicolas ressuscitait les trois enfants. Une légende d'ailleurs reprise en chanson : "Petits enfants qui dormez là / Je suis le grand Saint Nicolas / Et le Saint étendit trois doigts / Les petits se levèrent tout trois". Ce que beaucoup ignorent, c'est que cette légende serait née d'une mauvaise interprétation d'une scène représentée sur un vitrail. On y voyait trois chevaliers réclamer l'aide de Saint Nicolas au sommet d'une tour. Selon les conventions en usage à l'époque, Saint Nicolas, personnage principal de la scène, était représenté beaucoup plus grand que les chevaliers, qui furent ainsi plus tard pris pour des enfants dans un baquet. Quoiqu'il en soit, les aspects les moins ragoûtants de la légende de Saint Nicolas furent progressivement mis de côté, et l'on évoque aujourd'hui guère plus que son image bienfaisante.
Cependant, un élément sombre de la légende a subsisté jusqu'à nos jours. Il s'agit bien sûr de l'effrayant Père Fouettard, personnage sinistre dont le visage noirci est caché sous le capuchon de son lourd manteau. Pour parachever cet aspect menaçant, il porte des bottes noires, et menace de son martinet les enfants dissipés. Selon certaines traditions, le Père Fouettard ne serait autre que le boucher de la légende, que Saint Nicolas a contraint à l'accompagner lors de ses tournées pour le punir de ses mauvaises actions. Les historiens imputent d'ailleurs l'invention du Père Fouettard aux Messins, qui, assiégés par les Bourguignons en pleine période de la Saint-Nicolas, commencèrent à se moquer du chef adverse, Charles Quint, en se le représentant sous les traits du boucher de la légende. A noter enfin que la tradition du Père Fouettard varie selon les régions. En Belgique, il a la peau couleur charbon et ses vêtements sont de couleurs vives. Aux Pays-Bas, les nombreux Zwarte Piet, sont les assistants -un peu bêtes !- de Sinterklaas. En Autriche, les Krampus menacent même les enfants de les emmener en Enfer dans leur hotte s'ils ne connaissent pas leurs prières ! Partout où il est célébré, Saint Nicolas est donc toujours accompagné de cette présence malfaisante, dont l'existence augmente encore son aura bienveillante.
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