La Lorraine touristique est en marche
Notre belle province apparaît encore à une modeste quinzième place dans le classement des provinces françaises pour les courts séjours. Mais de nombreux signes et indices nous invitent à penser qu’elle devrait rapidement gagner des places dans la hiérarchie, tant son potentiel énorme reste, souvent largement sous-exploité.
Les chiffres des courts séjours
Ainsi, avec plus de 4,5 millions de nuitées dans l’hôtellerie et les campings, la Lorraine représente 2,8 % du marché des courts séjours en France. C’est encore loin des mastodontes que sont l’Ile-de-France, le Rhône-Alpes et les Pays de la Loire avec respectivement 11,2 %, 10,7 % et 7,3 % des parts de marché. Néanmoins notre belle province fait mieux que la Picardie, la Haute-Normandie, la Champagne-Ardenne, la Franche-Comté, l’Alsace (et oui !), le Limousin et la Corse (cette dernière étant cela dit devant pour les plus longs séjours). La Lorraine reste encore une destination de proximité, mais pour combien de temps ? La Lorraine accueille en effet une proportion plus forte de jeunes de 25 à 34 ans que le reste de la France. On constate la même chose pour les cadres. Si les Français constituent la part la plus importante des touristes en Lorraine, il est intéressant de remarquer que les Néerlandais et les Allemands complètent le trio de tête, devant les Belges et les Anglais. Les Néerlandais apprécient plus particulièrement les Vosges, tandis que les Allemands sont plus attirés par le tourisme urbain et les sites de loisirs. Ces derniers ont en outre un pouvoir d’achat nettement supérieur, dans la mesure où ils dépensent en moyenne 101 euros par nuit, alors qu’un Belge en laisse seulement 85 et un Néerlandais … 44 ! Les touristes des Pays-Bas restent cependant plus longtemps en vacances chez nous, avec en moyenne 8 nuits, alors que les Belges y restent 7 et les Allemands moins de 2.
Centres d'intérêt et niveau de satisfaction
Il faut de même noter que les gens viennent avant tout en Lorraine pour la beauté de l’environnement et des paysages, pour le tourisme culturel et urbain, notamment via des courts séjours pour partir à la découverte d’un « patrimoine qui peut concurrencer des villes comme Prague, Cracovie ou Varsovie », et pour le tourisme de mémoire. A noter que le tourisme d’affaires tient également une part assez importante. Ce qui est le plus encourageant, outre l’augmentation d’année en année du nombre de touristes en Lorraine (ou parfois sa stabilisation alors que la tendance est à l’effondrement dans les autres régions françaises), c’est que notre belle province obtient un beau 8,2 sur 10 dans la note attribuée par ses visiteurs. Ceci traduit donc un excellent niveau de satisfaction. Ainsi, 94% des touristes déclarent, selon une étude de l’INSEE et du Comité Régional du Tourisme, avoir l’intention de revenir en Lorraine au cours des prochaines années. 69% l’affirment même avec certitude, quand 97% disent qu’ils recommanderont la destination à leurs proches et leurs amis.
Le Tourisme urbain : Nancy et Metz
Dans le concert des grands sites touristiques lorrains, Nancy apparaît comme étant une des valeurs les plus sûres. Fort de son patrimoine classé à l’UNESCO (ensemble des Places Stanislas, de la Carrière et d’Alliance) et de ses grands musées, à savoir le Musée des Beaux Arts, le Musée Lorrain et le fameux Musée de l’Ecole de Nancy, la cité ducale attire toujours plus de touristes, même si les saisons semblent de moins en moins marquées. Désormais le flux de visiteurs ne semble plus guère faire des pics en été mais apparaît relativement étalé tout au long de l’année (notamment avec les fêtes de la Saint-Nicolas et le marché de Noël). 20% des touristes de la ville des fameuses bergamotes et autres macarons sont d’origine étrangère, avec en premier lieu des Allemands, des Belges, des Néerlandais et des Anglais. Les Japonais sont quant à eux particulièrement attirés par la grandiose Place Stanislas. Rien de plus normal après tout. Cela dit, Nancy est plutôt encore un lieu de passage pour une visite d’une journée dans le cadre d’un séjour plus long dans les environs. Mais un phénomène nouveau tend à se confirmer. De plus en plus de visiteurs, enchantés par la cité ducale, réservent une chambre à la dernière minute afin de rester une journée supplémentaire. Encourageant.
A Metz, même constat ou presque. La ville aux 3 000 ans d’Histoire voit en effet de plus en plus de touristes découvrir son formidable patrimoine préservé. Ainsi, rien que pour le mois de juillet, on constate une augmentation de plus de 56 % des touristes étrangers et de près de 8 % des touristes français. Pour l’office du tourisme, deux facteurs peuvent expliquer cet engouement remarquable. Tout d’abord les conditions climatiques qui ont globalement été plus favorables que l’an passé et les différents expositions et évènements aux alentours, avec notamment le Lorraine Mondial Air Ballons, qui a attiré près de 350 000 visiteurs. A noter que les Allemands représentent à Metz environ 30 % des visiteurs étrangers, soit une hausse de 80 % par rapport à juillet 2008. Les touristes du Benelux progressent de même de 35 %. Les Anglais et les visiteurs d’Europe du Sud et de l’Est, ainsi que d’Amérique du Nord et du Sud suivent la même tendance. Enfin, tout comme à Nancy, la plupart des touristes sont de passage à Metz. Cela dit, la ville peut toujours compter sur des valeurs sûres, comme son camping à deux pas du centre qui drainent de nombreux Néerlandais et son marché de Noël, le second plus important de France, qui attire chaque année plus de 3,5 millions de visiteurs.
Zoom sur la Moselle
Pour ce qui est des autres sites touristiques mosellans, à côté des mastodontes que représentent le Zoo d’Amnéville et Walygator à Maizières-lès-Metz, le château de Malbrouck, la citadelle de Bitche, le musée de la Mine ou encore le plan incliné de Saint-Louis-Arzviller font tous sauf de la figuration. En effet, le premier a vu en l’espace de 10 ans sa fréquentation augmenter, alors que la saison 2009 s’annonce véritablement excellente avec 350 visiteurs en moyenne par jour, soit plus de 51 000 personnes qui sont venus l’admirer depuis le début de l’année. L’exposition sur Napoléon n’étant bien entendu pas étrangère à cette hausse. La citadelle de Bitche et son nouveau parcours scénographique se portent également bien, puisque 52 000 personnes ont découvert l’impressionnant édifice en 2008. Le Bitcherland attire en effet de nombreux passionnés de faits militaires avec les sites de la Ligne Maginot, Simserhof et Fort Casso notamment, qui complètent la palette. Alors que la fréquentation du musée de la Mine au carreau Wendel à Petite-Rosselle reste majoritairement locale, le plan incliné de Saint-Louis-Arzviller a quant à lui accueilli plus de 120 000 touristes de tous les horizons. Ce dernier fait avant tout l’objet d’un tourisme populaire, qui s’inscrit souvent dans le cadre d’un circuit avec entre autres le parc animalier de Sainte-Croix et le rocher de Dabo. L’atypique luge alpine du site ainsi que le tour en bateau et la présentation du fonctionnement de l’ouvrage complètent harmonieusement l’offre en la matière.
D’autres indices comme l’effet TGV, certes pas aussi fort que nous aurions pu l’imaginer, et la multiplication des guides touristiques sur la Lorraine constituent autant de signes avant-coureurs que notre belle province devient une destination touristique de plus en plus fréquentée. L’ouverture prochaine du Centre Pompidou-Metz et du plus grand Center parcs d’Europe dans le Pays de Sarrebourg devraient confirmer cette tendance.
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