La RN4 toujours pas aménagée entre Héming et Blâmont
Depuis 40 ans, les Lorrains entendent les promesses de l’Etat français de mettre à 2x2 voies cette portion particulièrement dangereuse, empruntée chaque jour par plus de 10 000 véhicules, dont un tiers de camions. Aujourd’hui, ils sont en droit de se demander combien de morts faudra-t-il encore ajouter à la liste pour que Paris daigne enfin se bouger. Excédés par les promesses non tenues, une centaine d’élus mosellans et meurthe-et-mosellans se sont mobilisés depuis le dernier accident en date.
Il faut dire que l’argent est le véritable nerf de la guerre dans ce dossier. L’Etat français a voulu dès le départ imposer une participation importante de la Région et du département de la Moselle pour réaliser une première tranche de travaux de 6 km, entre Héming et Saint-Georges. Les multiples tergiversations ont finalement abouti à un accord de principe. En 2012, le Conseil Général de la Moselle a annoncé qu’il participerait à l’opération à hauteur de 20 %, comme exigé par Paris. Le Conseil Régional de Lorraine a suivi en 2013 pour sa part de 30 %. L’Etat français s’était quant à lui engagé à financer les 50 % restants. Les travaux devaient débuter en 2015.
Cela s’était avant un énième rebondissement. Initialement estimés à 29 millions d’euros, les travaux du premier tronçon de 6 km furent réévalués en novembre dernier à près de 34 millions d’euros Toutes Taxes Comprises (TTC), afin que toutes les conditions de sécurité soient remplies. Les trois contributeurs financiers du projet doivent donc depuis s’accorder sur la répartition de cette rallonge. Si le Conseil Régional de Lorraine et le Conseil Général de Moselle sont disposés à augmenter leurs dotations sur la base du montant hors taxe, l’Etat français exige une participation TTC. Cette revendication est inacceptable car ce dernier récupère la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) en bout de chaîne. Par ailleurs, l’aménagement d’une route nationale relève de sa seule compétence. Les collectivités locales ne devraient même pas être sollicitées. Mais en Lorraine, c’est différent. Paris sait qu’il peut taper et prélever sur les Lorrains qui sont respectueux et sages. Cela est même enseigné à l’ENA (Ecole Nationale d’Administration), c’est dire. Ce fut en effet déjà la même chose, et pour la première fois en France, pour le financement du TGV Est-européen.
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