Exposition Retour aux Sources au Musée Lalique

Découvrez les sources d'inspiration diverses et variées à l'origine des oeuvres originales et uniques de l'artiste René Lalique, à travers l'exposition "Retour aux Sources : quand Lalique s'inspire du Monde", au Musée Lalique à Wingen-sur-Moder !

"Ne me demandez pas d'expliquer ce que moi-même j'hésite à définir. En vertu de quels principes je fais ce que je fais ? Franchement, je n'en sais rien", confie René Lalique au journaliste Maximilien Gauthier.

L'exposition "Retour aux sources - Quand Lalique s'inspire du monde" est l'occasion d'un voyage aux sources de l'inspiration de René Lalique et de sa fille, Suzanne, artiste protéiforme qui a fait souffler un vent de modernité sur les créations de la Maison dans les années 1920. Un regard croisé entre leurs créations et les oeuvres qui ont pu les inspirer offrira une nouvelle manière d'appréhender leur imaginaire ! Avec le soutien du Musée des Beaux-Arts de Nancy.

Exposition au Musée Lalique
Retour aux Sources : quand Lalique s'inspire du Monde

Du 24 juin au 5 novembre 2017

Situé entre Phalsbourg et Bitche, en Alsace, le Musée Lalique fait partie des Etoiles Terrestres, 3 sites d'exception de l'Art Verrier dans les Vosges du Nord, comprenant le Site Verrier de Meisenthal et la Grande Place le Musée du Cristal de Saint-Louis.



Dans différentes mesures, l'imagination fertile de René Lalique est nourrie par plusieurs sources : l'observation de la nature bien sûr, mais aussi les découvertes des fouilles égyptiennes, grecques ou étrusques, les trésors du Moyen Age et de la Renaissance, les créations si particulières de Byzance, du Caucase, de l'Extrême-Orient... Autant de sources d'inspiration qu'il fait siennes et transforme pour en faire des pièces uniques.

7 Sources d'Inspiration Différentes
Pour des Oeuvres Uniques et Originales

La Délicatesse et la Poésie de l'Orient
- Le Pays du Soleil levant s'ouvre aux échanges avec l'Occident dans la seconde moitié du XIXe siècle. L'Exposition universelle de 1867 révèle le Japon au public parisien qui s'émerveille devant les représentations délicates et poétiques de la nature.

- Dans les années qui suivent, le japonisme devient un véritable phénomène de société, en particulier favorisé par la diffusion des estampes dans les grands magasins, tels Le Bon Marché et le Printemps, et à l'occasion de différentes expositions.
Veilleuse Deux Paons - 1920 © Shuxiu Lin

L'Egyptomanie
- En France, l'attrait pour l'Egypte antique remonte à l'expédition de Bonaparte. Cette expédition militaire a aussi permis à des savants et des artistes d'étudier et de peindre les vestiges de cette civilisation ancienne.
- Le département des antiquités égyptiennes du Louvre est créé dès 1823 ; une collection est également présente au British Museum depuis sa fondation en 1753. C'est sans doute à travers elles que René Lalique a découvert une iconographie riche et inspirante.
- L'artiste se nourrit aussi des récits de ses amis, dont le peintre Georges Clairin, qui s'est rendu dans le pays des pharaons en 1895 et s'émerveille de sa vie délicieuse sur le Nil. Il lui adresse des croquis de hiéroglyphes et lui rapporte des cornalines, des agates et autres pierres, lui suggérant "Peut-être trouverez-vous des bijoux égyptiens à faire".

La Vogue de l'Exotisme
- A partir de la fin du Moyen Age, l'Europe s'ouvre réellement au monde : expéditions chinoises, exploration de l'Afrique, découverte du Nouveau Monde… Les Grandes Découvertes, motivées par la quête d'épices et d'or, sont aussi l'occasion de rapporter masques, bijoux et autres étoffes. Exposés dans les Cabinets de Curiosités puis dans les musées, ils suscitent l'émerveillement mais alimentent aussi le mythe du bon sauvage.
- Lors des Expositions universelles qui jalonnent la seconde moitié du XIXe et le début du XXe siècles, des pavillons coloniaux présentent l'artisanat de ces contrées. Des villages sont parfois même reconstitués, offrant de la cuisine exotique et des spectacles de danses traditionnelles.
- L'imagerie et les motifs exotiques inspirent largement artistes et décorateurs. Suzanne Lalique découvre l'art précolombien à travers la collection de poteries et vanneries mexicaines et péruviennes que son mari, Paul Burty Haviland, avait rapportée après son séjour aux Etats-Unis, et l'art africain grâce à celle de son beau-frère, Franck Haviland, peintre proche des cubistes. Elle en retient tout particulièrement les motifs géométriques qu'elle rehausse souvent d'émail noir. Avec elle, la Maison Lalique entre véritablement dans l'ère de l'Art Déco.

Vase Volutes - 1926 - d’après un dessin de Suzanne Lalique-Haviland, © Studio Y. Langlois
Flacons Amphitrite - 1920 © Studio Y. Langlois

Beautés Antiques
- Pendant des siècles, la Rome mais surtout la Grèce antique ont stimulé l'imagination des hommes. La fin du XVIIIe siècle et le XIXe sont marqués par une forme de chasse aux trésors de l'art, dont l'ambition est d'alimenter les musées qui se multiplient en Europe.
- C'est dans ce contexte que l'on assiste au pillage de l'Acropole d'Athènes et d'autres sites archéologiques. Une cariatide de l'Erechthéion et des éléments de frise du Parthénon rejoignent le British Museum, tandis que la Vénus de Milo intègre les collections du Louvre.
- Remis sur le devant de la scène artistique à la faveur de l'acquisition par l'Empereur en 1861 de la collection Campana, rassemblant des objets provenant des fouilles étrusques, grecques et romaines, et la fouille des ruines de Troie par Schliemann, archéologue allemand, à partir de 1869, le goût de l'Antique touchera également René Lalique, surtout lorsqu'il deviendra verrier.

Le Moyen-Age Revisité
- L'art médiéval a, lui aussi, eu une influence indéniable sur René Lalique. Ainsi, il passe 2 ans à Londres, patrie de John Ruskin et William Morris dont les mots d'ordre étaient artisanat, nature et Moyen Age.
- Lorsqu'il rentre en France en 1880 se tient justement une exposition en hommage à Viollet-le-Duc, décédé l'année précédente ; des rapprochements entre Lalique et l'illustre architecte peuvent être fait sur l'importance accordée au dessin, l'attention apportée à l'observation des plantes, et la notion d'art total, la décoration étant inscrite dans la structure.
- Outre l'Antiquité gréco-romaine et le Moyen Age, l'oeuvre des ornemanistes et orfèvres du XVIe siècle fascinera René Lalique. Ces influences multiples s'enrichissent et se croisent pour constituer un bestiaire fantastique composé de chimères, griffons et autres sphinges.

De Degas aux Ballets Russes
- Les figures féminines peuplent généreusement l'imaginaire de René Lalique : femme néoclassique venue de l'Antiquité, jeune fille gracile à la chevelure ondoyante ; nymphe, ondine ou sirène issue de la mythologie… Elles sont souvent représentées dans des rondes voluptueuses.
- L'univers de la danse est également évoqué par l'intermédiaire de la boîte Degas, référence au célèbre peintre. Répétitions, moments de repos en coulisse, représentations sont autant d'instants qu'Edgar Degas a immortalisés dans ses tableaux et sculptures, figeant le corps en mouvement, jouant sur les regards ascendants ou plongeants des jeunes filles du corps de ballet.

Surtout L’oiseau de feu, 1922, © Studio Y. Langlois
Boîte Degas, 1921, © Studio Y. Langlois

La Skyline New-Yorkaise
- René Lalique s'est rendu aux Etats-Unis en 1904 à l'occasion de l'Exposition universelle de Saint-Louis. Paul Burty Haviland, qui deviendra son gendre en 1917, lui, y vit entre 1902 et 1916. Menant une vie de dandy, il fréquente le monde du théâtre et s'intéresse au monde de l'art, visitant assidument la galerie 291, vitrine de l'avant-garde. Après sa rencontre avec Alfred Stieglitz, chef de file du mouvement pictorialiste américain, il pratique la photographie avec assiduité, réalisant, entre autres, une série de nocturnes de la métropole américaine.
- S'il n'est jamais retourné à New-York après son mariage, sans doute a-t-il partagé ses expériences artistiques avec Suzanne et décrit la ville, devenue symbole de modernité et dont la fameuse skyline émerveillait les passagers des paquebots transatlantiques. La silhouette de ses gratte-ciel est très nettement évoquée dans certaines oeuvres de la fin des années 1920.
- Passant des volutes de l'Art nouveau à la sobriété des formes de l'Art Déco, René Lalique a su rester à l'écoute de son temps. S'appuyant sur la créativité de sa fille, il a non seulement eu le courage, mais aussi le talent, d'adapter son inspiration aux nouvelles tendances sans pour autant se départir de sa personnalité.

INFORMATIONS PRATIQUES :

C'est quand ? :
Du 24 juin au 5 novembre 2017
- D'avril à septembre : tous les jours de 10h à 19h
- Octobre - novembre : du mardi au dimanche de 10h à 18h, fermé le lundi

C'est où ?
Musée Lalique, 40 Rue du Hochberg
67290 WINGEN-SUR-MODER

Contact - Renseignements :
Musée Lalique - Tél : 03 88 89 08 14
Mot de Passe à rappeler : LorraineAUcoeur.com